Pascal Doquet, en bio depuis 2007, a expérimenté de nombreuses techniques pour favoriser le retour de la biodiversité au sein de son vignoble.
Dès 2001, un semis de céréales dans le rang a permis de développer un couvert qui a réveillé les sols et les a revitalisés.
Ce couvert a été reproduit en 2002 et 2003. Mais la tonte pratiquée de 2001 à 2007 avait entrainé un développement de ray-grass bien trop concurrentiel pour les vignes.
Depuis 2008, la tonte est réservée à un dernier passage avant les vendanges pour égaliser une pousse d’herbe trop importante lors d’étés pluvieux, afin de faciliter le travail des vendangeurs. Mais en 2023 et 2024, les tondeuses ont été réutilisées dans certaines vignes pour rattraper le développement précoce de l’herbe lors de ces deux printemps très humides, qui gênait la fin du travail de liage et l’ébourgeonnage.
Depuis 2008, le vigneron a en effet développé une technique d’entretien des rangs en utilisant des charrues à disques crénelés, afin de favoriser un équilibre de flore plus naturel. Ces charrues nécessitent peu d’énergie pour leur emploi et peuvent travailler dans un couvert assez développé. Quatre paires de disques sont montées sur chaque perche de l’enjambeur. Le moins interventionniste possible, notre hôte ne travaille le sol que cinq fois en 2023, d’avril à juillet.
Pascal, nous explique que la première intervention de printemps est stratégiquement extrêmement intéressante pour faire face aux périodes caniculaires que nous connaissons de plus en plus ! En effet, le travail à la charrue va ainsi scarifier les racines des graminées en surface, qui vont alors se dessécher et créer un paillage naturel aux pieds des vignes, véritable atout lors des périodes de sècheresse ! Avec les disques et les interceps, il laisse s’installer une petite butte sous le rang qui sera bien plus facile à travailler, sans créer de sillon inconfortable en bordure de rang.
Les profils de ses sols sont, en effet, bien plats dans la partie utilisée pour le passage des tracteurs et des charriots de travail de ses employés. Le travail des buttes est efficacement complété par des charrues rotatives à doigts en plastique, qui dévitalisent l’herbe sans la détruire complètement.
Après une présentation du domaine, un rappel de la réglementation de la viticulture bio par la chambre de l’agriculture et une sensibilisation sur les enjeux de la protection des zones de captage de l’eau par l’agglomération d’Epernay, les participants ont pu découvrir le matériel utilisé par Pascal Doquet, avec une démonstration rapide dans les vignes.
