C’est à Nesles-la-Montagne, sur les hauteurs de Châteaux de Thierry, dans l’Aisne, que nous sommes partis à la rencontre du vigneron bio Sébastien SIMON, pour la première vigne bio ouverte de l’Automne. Coorganisée avec Bio en Grand Est, la Chambre d’Agriculture de la Marne, et le syndicat des eaux de l’Aisne, cette VBO fut l’occasion pour les professionnels champenois d’échanger autour de la conversion biologique.
Après un premier essai en 2012, c’est en 2019 que Sébastien renouvelle l’expérience et s’engage en BIO, souhaitant une meilleure reconnaissance des pratiques culturales adoptées par le domaine. » L’utilisation des produits chimiques n’a jamais été une partie de plaisir. Dès mon arrivée en 2000, j’ai fait le choix d’enherber mes vignes. Puis au fur et à mesure, j’ai essayé de tendre toujours vers le moins de produits chimiques utilisés. En 2012, j’ai tenté le passage au bio, mais l’année a été extrêmement complexe et il faut dire que je n’étais pas outillé correctement. Je n’avais à cette époque là qu’un pulvérisateur à 2 mains. Cela m’a permis de me remettre en question, de réfléchir. «
Depuis, Sébastien s’est doté d’un solo sur chenillard qu’il ne quitte plus ! « J’ai une surface de 6,5 ha répartie sur 4 villages et ai 2 chenillards. L’objectif étant de traiter en une demi-journée l’intégralité de la surface ».
La saison 2023 n’a pas été si simple que cela nous confie Sébastien, en raison notamment d’un cumul de pluie assez important. Conséquences : une gestion de l’herbe plutôt complexe et un développement assez virulent de mildiou. Son trio gagnant pour une bonne gestion de l’herbe : lame intercep, débroussailleuse et cisaille !
Sébastien s’essaie également à l’éco-pâturage et à l’agroforesterie. Ses expérimentations se poursuivent jusque dans le chai, avec notamment sa toute nouvelle acquisition : un fût en inox !
deux actions de sensibilisation se sont tenues également dans le vignoble marnais, au cours desquelles les participants ont pu comprendre les enjeux de la viticulture bio dans la préservation de la qualité de l’eau, appréhender l’aspect réglementaire de la certification bio, et enfin découvrir le réseau des Champagnes Biologiques, ses actions et ses événements.
Une belle entrée en matière dans le monde de la Bio en AOC Champagne !
A l’occasion de ces deux temps, deux vignerons bio adhérents à l’ACB sont venus témoigner : Pierre Déthune situé à Ambonnay et Christophe Lefevre, vigneron coopérateur à Ecueil.
Convaincu depuis longtemps, c’est en 2019, que Pierre Dethune saute le pas, et se lance dans la certification bio ! Une conversion qui s’est passée sereinement, malgré l’année 2021 extrêmement compliquée. Le secret ? « L’entraide ! A Ambonnay, nous sommes un petit groupe de 4-5 vignerons, qui permet de s’entraider : prêt de matériel, conseil technique, soutien psychologique.. Etre accompagné est essentiel ! ». En ce qui concerne, les traitements, Pierre se remémore de son premier traitement en cuivre, avec 400g/ha. « On a un petit moment de doute, en se demandant comment cela peut bien marcher avec une si petite dose. Et puis finalement, on se rend compte que cela fonctionne et plutôt bien ! » s’amuse-t-il !
Christophe Lefevre est quant à lui en conversion depuis 2017. Une conversion qui s’est faite naturellement et sans trop grande difficulté. « La marche était tellement faible, que je me suis dit qu’il fallait y passer ! » Et puis cela à clarifier également les choses pour mes clients-consommateurs qui n’arrivaient à comprendre la certification HVE/VDC.. En plus d’être plus parlant, le label Bio est également beau moins compliqué en ce qui concerne la paperasse » nous avoue Christophe !