Retour sur le dernier Rendez-vous du Bouchon Bio, organisé le 24 avril dernier, autour du thème : « Vignerons, des nouveaux éleveurs ? »
Avec la participation des vignerons bio et biodynamistes Olivier Horiot et Clément Robert.
Les deux vignerons partagent la même approche, repenser la culture vigne dans un écosystème agricole bien plus large, où l’animal reprend sa place !
Chez Olivier Horiot, ou plutôt sur ce que l’on pourrait désormais appeler la ferme, cohabitent vaches Angus et Vosgiennes, moutons, et depuis peu… des cochons !
De son côté, Clément Robert a intégré en 2024 un premier cheptel de moutons de race Ouessant, une race rustique, facile à gérer, qui ne nécessite même pas de bergerie.
Chaque espèce animale joue un rôle spécifique et complémentaire. Les moutons, véritables tondeuses naturelles, permettent de maîtriser la pousse de l’herbe entre les rangs de vigne, limitant ainsi les risques de gel et la concurrence hydrique. Les cochons, quant à eux, en fouissant le sol, réalisent un véritable travail de labour.
Au-delà de la gestion de l’enherbement, les animaux apportent aussi un bénéfice essentiel : l’amendement du sol.
Les ruminants (vaches, moutons, chèvres), en digérant l’herbe, développent une flore bactérienne extrêmement intéressante, qui enrichit les sols et contribue à recréer une « bonne terre-mère », vivante. Là encore, chaque animal apporte des fumures spécifiques, alors que les fumiers dits « chauds », tels que celui des chevaux ou moutons sont idéals pour les coteaux frais, celui des cochons, dit « froid », est bien utile en cas de fortes chaleurs ou de sols secs. Celui des vaches est plus équilibré, et est adapté à un usage plus général.
Mais attention, on ne devient pas éleveur du jour au lendemain !
Introduire des animaux dans les vignes demande du temps, de la présence et une observation attentive. Il faut s’assurer qu’ils aient toujours suffisamment d’herbe à disposition par exemple… faute de quoi, ils pourraient bien commencer à grignoter les bourgeons, voire les ceps eux-mêmes !