La parcelle des Rouges Monts qu’ils présentent ce matin est un cas d’école.
1,10 ha installé il a 20 ans, sur une pente à 45 degrés, à fleur de falaise ! Le sol hyper caillouteux est drainant, la parcelle souffre rapidement de la sécheresse. « Ici les travaux manuels sont un vrai calvaire. On n’y travaille jamais plus d’une demi-journée, sinon on démoralise l’équipe ! »
Flavien et Baptiste utilisent un chenillard LOEFFEL (une marque suisse) d’une puissance de 90 chevaux, avec des sabots à grosses dents. Il pèse 2,6 tonnes à vide. Ils font pour leurs hôtes la démonstration de sa belle stabilité sur sol humide. « Nous avons fait renforcer la structure un peu partout, c’est un véritable bulldozer. On utilise l’engin en marche avant pour bien voir ce que l’on fait et bénéficier d’une meilleure stabilité. »
Pour la gestion des sols, ils ont d’abord utilisé, des brosses à poils métalliques BOISSELET, mais ils ont dû ensuite y renoncer et repasser les charrues interceps. « On usait une paire de brosses par an. A force, le procédé a créé des sillons et des problèmes de ravinement, les brosses abimaient également les plans. Les herbes sont devenues très dures et s’entortillaient autour des poils des brosses. On utilise aujourd’hui des interceps. Pour faire toute la parcelle, il faut dix heures. Après on ensuite un broyeur de cailloux. On peut sortir parfois des pierres de 80 kg ! »
Pour les traitements leur système de pulvérisation à double canons, couvre 6 routes.
Flavien et Baptiste, ont repris le flambeau de Michel RUTAT en 2016 en lançant la conversion bio de l’ensemble du domaine, 7 ha sur le vignoble de Vertus.
Malgré le gel qui a durement touché le vignoble de la Côte des Blancs et le climat de ce début d’été, qui ne laisse aucun répit, Flavien et Baptiste sont très satisfaits de travailler en agriculture biologique. Sur la parcelle il est frappant de voir combien d’insectes ont trouvé refuge « Le passage en bio, c’est du boulot. Mais nous sommes vraiment contents d’avoir fait ce choix. En 2019 nous avons récolté notre première vendange bio. Nous allons tranquillement nous mettre en place pour commercialiser nos premières cuvées bio l’an prochain et nous réfléchissons à créer une cuvée parcellaire avec les raisins de cette parcelle pour mettre en valeur sa singularité ! »
Vincent LOEZ, responsable de la protection de la ressource en eau d’Epernay Agglo, participait à l’animation. Il a rappelé aux participants que des molécules des pesticides d’origine viticole sont retrouvées dans les captages des aires d’alimentation, forçant parfois à l’abandon de sources et de forage ; la construction et l’entretien des usines de retraitement sont répercutés sur le prix de l’eau. Dans ce cadre, la viticulture bio apporte des solutions pour tous !