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VIGNE BIO OUVERTE SUR LA CONVERSION À L’AB AVEC JÉRÔME ET CHARLOTTE BOURGEOIS, LE 25 JUIN 2021 À CROUTTES-SUR-MARNE (02)

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En 2008, Jérôme met en place un programme de conversion en bio et biodynamie, des 6,80 hectares du domaine familial sur 5 ans. (A partir du 1er janvier 2022 et l’entrée en vigueur du nouveau Règlement Européen, l’étalement de la mise en conversion n’est plus autorisé que sur 2 ans.)

« J’étais autant attiré par l’aspect environnemental que la qualité des vins produits en bio. Les 5 ans m’ont permis de me mettre en train avec l’équipe, le matériel, d’être en mesure de répondre à des situations d’urgence. Ce sont des choix à mûrement réfléchir, car pour produire une bouteille bio, il faut déjà 6 ans ! Chacun doit considérer cette possibilité en fonction des impératifs de son vignoble. Le temps de conversion représente une longue prise de risque, avant d’en récolter les fruits, un projet au long cours.

J’ai traversé des moments difficiles, dû choisir d’arrêter ma collaboration avec des prestataires, casser mes tracteurs au pire moment, essuyer des récoltes assez décevantes … il fallait en passer par là pour faire évoluer mes pratiques et mes connaissances agronomiques. Aujourd’hui, je suis satisfait que l’équipe soit investie et que chacun y trouve son compte.

4 personnes dans l’équipe peuvent s’occuper des traitements de protection à l’enjambeur ou au chenillard, sans parler des atomiseurs à dos qui ont dû être ressortis cette année !

2021, on va se souvenir de cette année !

Jérôme présente à ses hôtes une parcelle de meunier de 45 ares, La Ferme de Monclere, où il a mis en place plusieurs essais. « La présence d’eau, le sol limoneux rendent la zone très sensible au mildiou. Je souhaitais changer l’ambiance générale de la parcelle, pomper l’humidité, tirer des bénéfices de la symbiose racinaire qu’apporte la vitiforesterie.

En 2019, nous avons planté 50 arbres destinés à être trognés, (Erables Champêtres, Peupliers noirs, Pommiers, Poiriers…) Cela devrait apporter de la biomasse et plus de biodiversité.

J’ai également mis en place des couverts végétaux, un rang sur deux, mélange bio de Seigle, Féverole… On remarque déjà l’effet paillage qui facilite la portance, mais il est encore trop tôt pour faire le bilan de ces nouvelles pratiques. Il faut attendre 4 ou 5 cycles pour aller au bout de l’essai, voir les problèmes de concurrences éventuelles… Parfois on se demande s’il est vraiment judicieux d’attendre jusque mai la levée complète des semis, ou de travailler les sols en juillet, août pour préparer les sols… cela rajoute de la complexité à un métier déjà complexe, mais cela rend notre travail vraiment intéressant et créatif. On verra à terme quel enseignement tirer de tout cela.»

Savoir perdre, savoir être patient, chercher, douter, retourner à plus d’agronomie, pour produire des vins qualitatifs, voilà donc les conseils de notre hôte ce jour !

Charlotte et Jérôme terminent cette présentation en partageant avec leurs visiteurs 2 cuvées Brut nature : BD3C, un assemblage des différents terroirs du domaine, et BD’M issue de parcelles de vieilles vignes de Pinot Meunier.

Les professionnels présents pour cette pause instructive, durant cette campagne exténuante, le confirment : on obtient des vins très équilibrés grâce à ces efforts !

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