Malgré les conditions des plus capricieuses de la journée (dignes d’une pleine tempête d’hiver sur nos côtes bretonnes !) et loin d’être l’idéale pour le thème du jour, les professionnels ont répondu en nombre, avec une quarantaine de participants (à faire figurer dans le Guinness World Records des VBO !)
« En partant d’une monoculture de vigne il y a encore 5 ans, je me retrouve désormais à la tête d’un système agricole complet, avec une véritable polyculture : vigne, champs et depuis peu, élevage avec une quarantaine de vaches et un troupeau de même taille de moutons. », commence par planter le décor, Olivier, pour qui ce modèle est une des clés pour notre résilience agricole.
L’agroforesterie fut une évidence également. Aujourd’hui, la logique au domaine est de réintroduire l’arbre partout, de manières différentes : à haute de tige, à plesser, à rogner.. avec une densité de 80 arbres par ha.
Après quelques années d’expérience, Olivier conseille fortement de pailler 6 mois avant de planter, préservant ainsi l’humidité des sols, favorisant la biodiversité du sol et garantissant à 100% la reprise de l’arbre. Autres recommandations du vigneron : « planter des arbres le plus jeune possible, en racines nues et ne pas arroser. » Le domaine s’est également initié à la réintroduction naturelle active d’arbre, et à la germination en plantant des graines (plus lent, mais bien moins onéreux !).
Contrairement aux idées reçues, aucune concurrence n’est à déplorer, au contraire les pieds de vigne à proximité des plants d’arbre se portent comme un charme et sont bien plus vigoureux.
Alors que nous nous rapprochons des moutons en plein pâturage, le riceton, nous explique l’importance des couverts végétaux permanents face à la résilience aux aléas climatiques. « L’herbe est un véritable outil ! ». Elle permet de réguler la croissance végétale et gérer les excès d’eau pendant les années humides.
Johann, le conservateur des espaces naturels, nous témoigne de l’effet positif quasi immédiat des efforts de reforestation. L’introduction d’arbres, de nichoirs, et de haies, a permis une explosion de la biodiversité sans précédente chez Olivier. Plusieurs variétés d’orchidées ont fait leur apparition, ou encore la saponaire officinale, actuellement sur liste rouge dans les espèces menacées. Le spécialiste s’émerveille à chaque visite du nombre et de la diversité des oiseaux observables : la croissance exponentielle des mythiques alouettes lulus et des linottes mélodieuses, mais aussi l’apparition du très improbable , pie grièche écorcheur, espèce quasi-disparue de nos jours !
« Au-delà de contribuer à la préservation de la biodiversité en recréant un véritable corridor écologique, l’agroforesterie joue un rôle dans l’atténuation des aléas climatiques de plus en plus extrêmes, comme les vents violents, ou coups de soleil sur les cultures » A long terme, le vigneron espère pouvoir atteindre un rendement de « croisière », une sorte de « résilience du rendement » et en finir avec l’effet « yo-yo » des récoltes actuelles.
Un exemple inspirant démontrant la conciliation possible entre productivité viticole et préservation active de la biodiversité !